Début du second semestre

Nous venons d’être informé du déroulement du second semestre à l’université.

Pour ceux qui ont validé tous leurs modules au premier semestre (une grande majorité) nous allons avoir du temps libre… Les seuls cours obligatoires pour valider notre master sont le chinois intermédiaire et un cours d’informatique au choix. Sachant que le cours d’informatique commence vers mai/avril. En clair, nous n’allons avoir qu’une heure ou deux de cours par semaine ce semestre.

Pour être franc, nous pouvons aussi prendre des cours supplémentaires. Mais les seuls cours qui nous sont proposés sont des cours niveau licence, et nous en avons validé certains au premier semestre. Ils ne nous ont pas été conseillés par l’université. En voici la liste :

  • Software Project Management
  • Software Testing (validé au premier semestre)
  • Digital Image Processing
  • Database Principles and Applications (validé au premier semestre)
  • Real-Time Systems
  • Object Oriented Analysis andDesign with UML (validé au premier semestre)
  • JAVA Enterprise Development Techniques
  • SQL Service and Support

Les deux seuls cours niveau master qui nous sont conseillés par l’université sont :

  • Software New Technology, dispensé par un professeur britannique
  • Sensior Business Analysis, dispensé par un professeur italien

Donc c’est bien, on va avoir du temps libre pour notre EIP (projet de fin d’études Epitech) ainsi que pour notre thèse de l’université chinoise. Il est vrai que cette dernière risque de nous prendre beaucoup de temps.

Mais n’est-ce pas un peu trop de temps libre ?

A Tongji University, permettez moi de vous rappeler que deux choix s’offrent à vous : travailler et faire du sport.

Vu notre charge de travail, je vais probablement devenir un champion sportif d’ici la fin de l’année… :p

De Manille vers Puerto Galera

Selon notre itinéraire, nous sommes maintenant sensés nous rendre à Cebu puis sur l’île de Bohol, au sud des Philippines. Mais pas de chance, la météo n’est pas avec nous et c’est orage toute la semaine si on va là-bas. On prend donc la décision de changer d’itinéraire : direction l’île de Mindoro, réputée pour ses spots de plongée, plus proche de Manille et surtout sous le soleil.

Il faut d’abord nous rendre à Batangas, à 2 heures de voiture. On pensait au départ prendre un bus public, mais notre taxi-man nous propose de louer un van avec chauffeur et le prix est dans nos cordes. On accepte. Aussitôt sorti du taxi, une nuée de jeunes philippins se jettent sur nos bagages pour les transférer dans le van. Sur le coup ça fait tout drôle, ils sont bien une dizaine et n’ont pas l’air commode. J’insiste pour le faire moi-même, me doutant qu’ils attendent un pourboire et je fais mouche. Mais personne n’ouvre son portefeuille. Heureusement ils n’insistent pas et nous laissent tranquille. Ce ne sera pas le cas tout le temps, certains n’abandonnent pas.

On est déposé devant le port de Batangas. On profite des dernières secondes de tranquillité et de fraîcheur dans le van avant de se lancer. La voiture est entourée de philippins qui n’attendent que nous : nous sommes les seuls étrangers. Allez go !

Un jeune me demande de l’argent, une adulte me propose des tickets de bateau. Je refuse, j’ignore et j’avance. Plusieurs compagnies s’offrent à nous, je compare les prix rapidement, ils sont similaires. On achète donc 6 tickets pour aller à Puerto Galera, à Mindoro. Seulement un homme s’intercale entre le comptoir et nous, on pense que c’est un employé et on le laisse gérer la transaction. Avec le recul je me rend compte qu’on aurait pu y perdre bien plus, mais on s’en sort pas trop mal : l’homme ne nous demande que 20 pesos chacun pour récupérer nos tickets. Quel voleur ! Mais belle leçon pour nous.

Embarquement immédiat ! La traversé se fait dans un Banka.

bankatrajet_vers_pertogaleraVoici une vue extérieur d’un banka :

banka_exterieurOn approche donc de la terre et c’est là que ça devient intéressant. On commence à découvrir le paysage dans lequel nous allons évoluer pour une semaine, et c’est plutôt pas mal.

coco_beachOn débarde enfin au port de Puerto Galera ! On monte maintenant dans un pot de yaourt motorisé direction White Beach. Je prend quelques photo par la vitre arrière. On zigzag sur une route à flanc de montagne, on découvre les philippins en dehors de la capitale.

puerto_galera_trajet

On continue de découvrir la bonne humeur légendaire des philippins avec ce motard souriant aux anges. Visiblement, j’avais l’air de l’amuser ! Ah un petit détail : sa moto ne comportait ni phare, ni compteur de vitesse ni rien… voyez par vous-même :

motar_philippinAu bout d’un quart d’heure vous voilà à White Beach ! Sur place on est immédiatement pris en charge par un rabatteur, mais nous tombons plutôt bien car il nous propose de bonnes chambres à prix économique. Il est enfin temps de souffler et de déguster un autre bière locale : la Red Horse ! Ça change des petites bière au goût de flotte qu’on nous sert en Chine !

arrivee_white_beachLe temps de terminer de manger et de déballer nos affaires, il faut déjà nuit. Mais pas de problèmes, on est aux Philippines, l’eau est à 27°C. Enfin notre premier bain, ça fait du bien. Au programme de demain : rien. On est fatigués du voyage, on va juste se détendre sur la plage, beach volley, manger des smoothies de fruits exotiques et admirer le paysage.

Mais on a un bon programme qui nous attend : découverte de chutes d’eau dans la montagne, journée bateau avec plages désertes et snorkeling et pour terminer la semaine en beauté :  plongée sous marine.

Il faut absolument que je vous écrive ça le plus vite possible avant que ma mémoire n’en perde les petits détails intéressant, mais une fois de plus j’ai beaucoup de boulot avec mes deux master (Epitech + Tongji University). Patience :)

 

 

Manille la sulfureuse

Et voilà, je suis de retour à Shanghai. Le retour à été difficile. Je me souviens d’une amie qui disait sur le ton de la plaisanterie qu’il fallait prévoir des anti-dépresseurs si je comptais aller en Thaïlande non pas pour le voyage, mais pour le retour. Je comprends maintenant le sens de ses paroles qui sont tout aussi valable pour les Philippines. On passe de 30 à 0 degrés, des short/tongs au gros manteau, du ciel bleu ensoleillé à la grisaille polluée. De plus je suis revenu juste lors du nouvel an chinois, mon quartier est désert, tout est fermé, c’est la croix et la bannière pour manger autre chose que des nouilles instantanées…

Du coup, si le retour a été si difficile, vous imaginez bien que les Philippines étaient formidables. Alors, allons-y ! J’ai beaucoup de choses à vous raconter ! Mais avant d’attaquer, je vous met en garde : je risque de m’attarder dans des détails infinis. Précisons que j’écris ces articles sur les Philippines en pensant principalement à ma famille et mes amis très proches à qui j’ai le souhait de faire goûter exactement mon ressenti. Y compris les détails. Et puis de toute façon, pour lire un blog, il faut avoir du temps !

Il est 5h00, nous sommes parachutés à l’aéroport international de Manille, la capitale. Le temps de récupérer les bagages, on arrive tout juste pour le lever du soleil. Dès la sortie de l’avion la température fait un sacré choc après l’hiver Shanghaïen, ça me rappelle mon premier jour à Taïwan. Mais cette fois ci, la température ne dépasse pas 30°C en pleine journée, contre 40°C pour Taïwan. On a parfaitement prévu notre voyage, janvier et février sont les mois idéaux pour visiter les Philippines : température idéale, ensoleillement maximal et faibles précipitations.

Nous avons réservé une chambre pour une première nuit sur Manille. Partir directement aurait été un peu précipité, on aura donc 24h pour explorer. Pour 10 euros par personne, nous avons loué une « suite » (certes avec deux pièces mais rien à voir avec quelque chose de luxueux)  pour 6 personnes. Un chauffeur nous attend à l’aéroport qui nous conduit en 20 minutes à notre hôtel économique, situé dans un quartier excentré.

Un devant, trois derrière et deux dans le coffre avec les bagages. Pas de problème, on est aux Philippines ! Très vite on se retrouve dans un quartier plutôt démuni, avec des odeurs nauséabondes et des ordures qui traînent. Mais ça ne m’empêche pas d’être ébahi. Je vole quelques clichés.

rue_manille_philippines

Rue Manille Philippines

Commerces à ManilleOn passe aussi devant un petit marché, on salive d’avance devant les étalages de fruits exotiques. Je ne le sais pas encore, mais je vais manger les meilleurs mangues de ma vie :) Chose intrigante, on croise des barrages régulièrement avec des gardes armés. On s’en rend compte petit à petit mais il y a des gardes partout, ça fait tout drôle.

On arrive à l’hôtel, un coq nous accueille dans la cour en chantant. Pas la peine de  lever le petit doigt, nos bagages sont immédiatement pris en charge. Une fois à la chambre, la nuit blanche commence à se faire sentir. On décide d’aller prendre un petit déjeuner, puis de dormir quelques heures. Ah, au passage, ce petit déjeuner fût un délice : non pas qu’il soit exceptionnel en lui même, mais après 6 mois de nourriture chinoise on commençait tous à faire une overdose. Au menu : oeufs brouillés, bacon, pain grillé et beurre.

Petit déjeuner à ManilleJe me souviens encore gravissant les marches menant à la salle à manger. On a été accueilli en musique, la pièce baignant dans le soleil qui pénètre hardiment à travers les carreaux. On est accueilli comme des rois, on est fatigués, mais heureux. Les vacances peuvent commencer.

Vers midi on commande deux taxis. Commence alors notre première expérience de touriste aux Philippines ! Obligés de se séparer en deux voitures, on demande aux conducteurs de nous amener au même endroit dans l’intra-muros. Il semblent comprendre et être d’accord. L’un d’eux me dit : 500 pesos et c’est d’accord. Déstabilisé, j’acquiesce vaguement. Aussi sec, il est déjà dans son taxi et part en trombe avec 3 de mes amis. Trop tard, je viens de me faire avoir. Je l’apprend plus tard mais il faut toujours demander le taxi-meter. La course nous à coûté le double du prix normal.

Petit aparté, non je ne parle pas le tagalog (la langue locale), ce sont les philippins qui parlent très bien anglais, et ce à tous les ages et toutes les classes sociales. Nous avons été très surpris, mais tout est en anglais. Les publicités, les affiches, les panneaux, la télévision et la radio. Entre eux les philippins parlent cependant tagalog. Après la Chine, c’est le paradis pour nous anglophones. Les portes du pays s’ouvrent en grand !

Mais malgré que nous ayons payé la course une fortune, les deux conducteurs se perdent et nous déposent à des endroits différents. Sans portable, impossible de nous retrouver. Tant pis, on continue à trois. Dès que l’on pause le pied sur le macadam de l’intra-muros, une volée de jeune philippins se jettent sur nous et nous proposent (nous imposent ?) une balade en tricycle pour visiter. On refuse en  bloc, on est pas très à l’aise. Il faut dire que l’on a une nuit blanche dans les pattes, que l’on a été mis en garde à maintes reprises de la dangereuse Manille. On reste sur nos gardes. On continue et découvre une église :

église_manilleLes philippins sont très pratiquants. On peut lire des phrases telles que God bless us (Dieu nous bénisse) un peu partout. Si je me trompe pas, cela est dû à l’ancienne forte influence espagnole. Je prend aussi un cliché du palais du gouverneur.

palais_gouverneur_manilleRien de très exceptionnel me direz vous… Non c’est vrai, nous avons été pris au dépourvu, sans carte, sans but, on erre dans les rues. Je plus focalisé sur les gens, leur façon d’être et de parler. J’arrive à attraper sur le vif un tricycle avec deux enfants qui laissent leur pieds traîner à l’arrière, au risque qu’ils se blessent.

tricycle_enfants_manilleEt puis il est temps de manger. Mon premier vrai repas philippin :) On rentre dans un restaurant au hasard et se rend au comptoir. Quel plaisir de pouvoir parler anglais ! Je demande conseille à la vendeuse qui me commande du porc, du poulet du riz et quelques légumes :

repas_manilleQuitte à me répéter, la nourriture est une vraie bénédiction après 6 mois à manger des os et de la peau. Oui, en chine quand on commande du poulet on a tout sauf la viande… Lors de la commande, tout le personnel arrête son travail et se focalise sur moi. J’ai bientôt 6 serveuses qui rigolent entre elles tout en me lançant des regards furtifs. Soutenant leurs regards, je lance mon meilleur sourire colgate. Ça fonctionne, elles me demande d’où je viens. De France pardi !

En tout cas, on peut dire que l’on a attiré l’attention. Une fois le repas fini, on décide de demander conseille à ces charmantes demoiselles. Elles se plient en quatre pour nous aider. Nous voulons nous rendre dans un endroit avec un wifi gratuit. Ni une, ni deux, elles appellent leur garde (il y en a partout) à qui elles donnent une consigne. Aussitôt, le garde nous prie de le suivre, nous ouvre la porte et hèle une Jeepney. Une jeepney c’est une sorte de bus public. On monte dedans, paye quelques pesos et c’est parti pour un tour ! J’ai adoré les jeepneys car les conducteurs décorent à loisir leur propre véhicule, et il n’y a pas de limite. Certains sont rutilants ! Magnifiques même ! La ville entière est colorée grâce à ces véhicules folkloriques. En voici quelques-unes (je n’ai rien de mieux comme photos, je n’avais pas le temps) :

jeepney_profile_manilleCelle du dessous était magnifique. Le capot était transparent, en plexiglas et on pouvait voir les pistons en mouvement. Rutilante, tout en chrome. Au volant un jeune avec un bandana sur la tête.

jeepney

Sans même avoir le temps de dire ouf, on se retrouve propulsé dans une jeepney publique en direction de SM Manilla, un supermarché du centre ville. Superbe expérience ! On se retrouve en compagnie de quelques philippin forts aimables qui nous font remarquer qu’il faut payer 8 pesos chacun (15 centimes d’euros) pour nous rendre à destination. On ne peut pas se déplacer dans le véhicule qui est trop petit et surtout qui bouge à tout va. Je manque de tomber plusieurs fois. La technique est de passer l’argent de personne en personne jusqu’au conducteur. Celui-ci d’un seul coup d’oeil arrive à savoir qui paye, et combien rendre de monnaie. Le tout d’une seule main. Sidérant… La circulation est ultra dense, chaotique et la moindre faute d’inattention peut coûter cher, mais le conducteur, décontracté, semble piloter son bolide avec le petit doigt.

intérieur_jeepney

Vous pouvez découvrir ici deux de mes comparses : Nicolas et Adrien. Pour le reste de la journée, rien de bien intéressant. On s’achète une carte sim locale, de la crème solaire, de la crème anti-moustique… Ah si tout de même, une monument intrigant avec le sigle KKK.

KKK_Manilla

Et puis il faut aussi que je vous parle de l’ambiance de la ville. Ça bouge, c’est dynamique. J’ai ressenti une énergie énorme dans cette ville, beaucoup de sourires, de véhicules pétaradants, de jeunes. On ne passait bien-sûr pas inaperçu, et il fallait rester vigilant pour ne pas se faire avoir sur un prix ou pour ne pas se retrouver avec 15 personnes autour de nous à nous quémander mille et une chose. Mais on en s’en sorti sans problème, 6 mois en Chine m’ont durci la peau.

Le soir on déguste juste une petite San Miguel, la bière locale, avant d’aller récupérer de la nuit blanche. Au retour, on réussi à se faire encore avoir par un taxi, mais c’était à moitié de notre faute à cause d’une erreur d’adresse. Mais qu’importe ! armé de crème solaire, nous sommes fin-prêt pour la prochaine étape de notre voyage et enfin quitter cette ville sulfureuse. Les cocotiers n’ont qu’à bien se tenir.